Mon chemin de peintre

Je vis et travaille aux Awirs, un petit village de la province de Liège.

Mon parcours artistique n’a rien de rectiligne: de l’enfant qui recopiait des dessins de Walt Disney à l’adulte qui rêvait de devenir fermier, sportif, le dessin m’a toujours accompagné. A l’âge de 20 ans, je reprend plus assidument le crayon en recopiant des modèles féminins. Pendant quatre ans, je dessine des modèles de nus tous les samedis. Puis le dessin ne me suffit plus, je cherche autre chose. C’est en 2001, lors d’un stage à Libramont que tout bascule. Moi qui étais vierge de toute influence je rencontre Jean-Pierre Ransonnet, qui m’ouvre les portes de la peinture vivante, expressive, libre. Je découvre Willem De Kooning, puis Soutine, Doig, Braque, Picasso, Matisse… et commence un long chemin vers ma propre écriture picturale.

J’ai cherché, copié, compris, recommencé, désappris. Aujourd’hui, je peins ce qui m’habite: un monde rêvé, blessé, reconstruit.

Pourquoi je peins?

Car je ne suis pas Superman.

Mon fantasme, mon rêve, comme mon héros d’enfance, c’est tout simplement de sauver le monde. Un monde ou l’homme est le grand prédateur,. Avide, cupide, stupide. Un monde désolé, qui s’autodétruit, qui brûle, qui blesse, un monde théâtre de l’horreur.

Dans mon atelier, en contrepoint, je recrée un univers doux, sensible, décalé. Comme si je devais réinventer une scène des origines, un nouveau départ qui mènerait à un monde meilleur où la nature échappe à l’homme. Peindre avec légèreté, de l’humour, des couleurs vives et joyeuses, est mon moyen de retrouver une illusion de puissance et d’échapper à l’angoisse de la destruction. La peinture me permet aussi de replonger dans le temps de l’enfance, de l’insouciance, et des découvertes innocentes, à la recherche d’un temps perdu. Mon travail est à la fois une quête de l’impossible, une volonté de revenir en arrière, une fuite, un refuge, une dénonciation et une volonté de comprendre.

Comment?

Je travaille à partir de croquis que je réalise rapidement dans un carnet. Ces dessins sont un mélange inspiré d’origines diverses par, la nature, un souvenir, un lieu, ou une envie d’exprimer quelque chose.

Je fais plusieurs avant-projets en modifiant les formes et les couleurs. Je les transforme et les retravaille en vue d’une nouvelle composition picturale.

J’aime le fait d’être libre devant la page blanche ou la toile vierge.

Je recherche une épure maximale avec une grande simplicité dans la forme.

Ma peinture pourra-t-elle sauver le monde? Pas sûr… Je ne suis pas Superman.